La production industrielle ne peut progresser qu’en prenant les mesures adéquates en vue de relancer les différentes activités industrielles, en associant dans le plan de relance des experts et des conseillers apolitiques capables de donner leur point de vue en toute objectivité pour immuniser le tissu industriel contre les éventuels chocs économiques et sanitaires.
En effet, le Covid-19 a été une occasion propice pour montrer la fragilité et les lacunes qui caractérisent le tissu de notre industrie manufacturière. Plusieurs chefs d’entreprise ont mis la clé sous le paillasson, contraints à contrecœur de licencier leurs travailleurs car ils ne pouvaient plus les payer. La pandémie a aggravé la situation suite à une récession de la demande aussi bien au niveau interne qu’au niveau externe.
Malgré cette pandémie, au cours du mois de septembre 2020, la production industrielle a enregistré une légère hausse de 0,3%. Cela est principalement dû à l’augmentation enregistrée dans le secteur de l’industrie agroalimentaire (+1,7%), le secteur de l’industrie du textile habillement et cuirs (+2,2%) et le secteur de l’industrie chimique (+3,1%). Dans le domaine agroalimentaire, c’est surtout l’huile d’olive qui a contribué à améliorer la balance commerciale en notre faveur. Mais un tel résultat ne doit pas être une raison pour dormir sur nos lauriers. Il est nécessaire de diversifier davantage les produits exportés et ne pas se limiter à l’huile d’olive, aux agrumes et aux dattes pour ne prendre en exemple que le secteur des industries agroalimentaires.
Reprise de l’activité de la Stir
De même, la production industrielle a enregistré une augmentation dans le secteur du raffinage du pétrole suite à la reprise d’activité de la raffinerie de la société «Stir» après un arrêt quasi total, l’année dernière. Les mouvements sociaux sont responsables du marasme observé dans certains secteurs comme celui du phosphate où les protestataires ont barré la route devant les travailleurs pour les empêcher de rejoindre leur poste. C’est le cas également dans le Kamour où des protestataires ont fermé la vanne pendant quelques jours privant la Tunisie d’un revenu colossal. Il a fallu l’intervention douce de l’Etat qui a engagé des négociations avec les protestataires qui ont fini par ouvrir la vanne en contrepartie des avantages reçus dont l’emploi d’une partie des jeunes dans les sociétés de pétrole. Pourvu qu’un tel cauchemar ne se reproduise plus.
En revanche, la production industrielle a enregistré une baisse dans le secteur de l’énergie (-25,8%), le secteur des mines (-8,2%), le secteur de l’industrie mécanique et électrique (-4,4%), le secteur de l’industrie des matériaux de construction, céramique et verre (-4,0%) et le secteur des industries manufacturières diverses (-12,1%). Dans le secteur des mines, la baisse s’explique essentiellement par les mouvements de protestation qui ne trouvent pas toujours une oreille attentive de la part des pouvoirs publics.
Des créneaux qui résistent à la crise
Cela dit, au cours du troisième trimestre de l’année 2020, la production industrielle a enregistré une légère hausse de 0,1%, par rapport à la même période de l’année 2019. Cela est principalement dû à l’augmentation enregistrée dans le secteur de l’industrie agroalimentaire (+0,5%), le secteur de l’industrie du textile-habillement et cuirs (+0,5%) ainsi que le secteur du raffinage du pétrole. En fait, le secteur du textile-habillement maintient une position avantageuse sur le marché international malgré les multiples problèmes qui caractérisent le secteur et qui consistent notamment par les importations massives de l’Europe des articles bas de gamme fabriqués en Asie et écoulés à des prix abordables. Les industriels tunisiens ont choisi d’opérer dans la moyenne gamme qui ouvre des perspectives réelles pour le secteur.
En revanche, la production industrielle a enregistré une baisse, toujours au cours du troisième trimestre de cette année, dans le secteur de l’énergie (-12,4%), le secteur des mines (-6,3%), le secteur des industries chimiques (-16,6%), le secteur des industries mécaniques et électriques (-6,8%), le secteur de l’industrie des matériaux de construction céramique et verre (-1,7%), le secteur de l’’industrie manufacturière diverse (-6,0%), le secteur de l’industrie du papier et du carton (-4,2%) et le secteur de l’industrie du caoutchouc et des plastiques(- 3,3%). Il est évident que ces secteurs n’ont pu tenir le coup face à la pandémie du Covid-19 qui a fait des dégâts dans plusieurs secteurs.
Au cours des neuf premiers mois de l’année 2020, la production industrielle a enregistré une baisse de 5,6%, par rapport à la même période de l’année 2019. Cette diminution est expliquée par la baisse de la production dans le secteur de l’industrie mécanique et électrique (-17,3%), le secteur de l’industrie du textile habillement et cuirs (-20,3%), le secteur de l’industrie des matériaux de construction céramique et verre (-16,1%), le secteur de l’industrie du papier et du carton (-15,3%), le secteur de l’industrie du caoutchouc et des plastiques (-11,4%), le secteur de l’industrie chimique (-1,7%), le secteur des industries manufacturières diverses (-18,6%), le secteur de l’énergie (-4,2%) et le secteur des mines (-2,6%). En revanche, la production industrielle a enregistré une augmentation dans le secteur de l’industrie agroalimentaire (+5,2%) suite à l’augmentation de la production de d’huile d’olive, de même la production du secteur du raffinage du pétrole a enregistré une augmentation suite à la reprise de l’activité au sein de la société «Stir». Du chemin reste à parcourir pour mettre à niveau tout le système de la production industrielle et dégager des bénéfices.
